Plan de formation vers les métiers d’avenir pour 500 000 chômeurs, prime forfaitaire à destination des PME pour chaque nouvelle embauche… En cette rentrée 2016, et à une année des présidentielles le gouvernement de François Hollande cherche une énième formule pour contrer le chômage qui touche à ce jour 10,1 % de la population active…
« Si le chômage ne baisse pas, je ne serais pas candidat en 2017 ! ». Depuis son élection le 6 mai 2012, François Hollande martèle cette formule qui lui colle désormais à la peau comme le « Moi, président… », célèbre anaphore de l’entre deux-tours. Et pourtant depuis le début de son mandat, la courbe des demandeurs d’emploi, bien loin d’infléchir, n’a cessé d’augmenter, pour arriver à son plus haut niveau depuis 1997. Plus inquiétant sur les 28 pays de l’Union Européenne à avoir fait baisser ce taux durant les 12 derniers mois, la France fait partie des 4 pays qui n’ont pas encore été en mesure de relever le challenge. Alors que faire ? Après les emplois d’avenir, les contrats aidés, le contrat de génération et le Pacte de responsabilité, le gouvernement sort la grosse artillerie avec un plan de formation destiné à pas moins de 500 000 chômeurs.
En partant du principe que 2 millions de demandeurs d’emploi n’ont pas le niveau bac et que près de 680 000 ont un niveau inférieur au CAP, l’idée est de pallier aux besoins dans les métiers en tension et issus des secteurs d’avenir (transition énergétique, numérique, service à la personne…). "Ce plan a un double objectif : soutenir la création d'emploi et former les demandeurs d'emploi les moins qualifiés dans les métiers qui recrutent. Quand la France forme un demandeur d'emploi sur dix, l'Allemagne en forme deux, l'Autriche quatre. Nous avons un retard en la matière " déclarait Myriam El Khormi, la ministre du Travail le 12 janvier dernier sur Europe 1. Un plan qui laisse perplexe l’opposition et les syndicats qui voient là l’opportunité pour le gouvernement de pouvoir jouer sur les chiffres du chômage en transférant le chômeurs de catégories A, B et C, comptabilisés dans le nombre de demandeurs d’emploi, vers la catégorie D qui rassemble les personnes en formation et sortent ainsi des statistiques.
La révision de l’indemnité chômage dans le viseur du gouvernement
Côté entreprises, si le patronat réclame à cor et à cri une baisse des charges, le gouvernement de François Hollande estimant avoir déjà contribué à cet axe avec le Pacte de responsabilité a opté pour une autre stratégie. Son annonce a été faite le 31 décembre dernier lors des vœux du Président. L’idée ? Une aide temporaire de 1000 € à 2000 € à destination des PME, pour tout nouveau salarié embauché avec un salaire entre 1,2 et 1,3 Smic, en 2016. Un dispositif estimé à 1 milliard d’euros qui laisse cependant dubitatif le patron du MEDEF, Pierre Gataz. « Une prime c’est aléatoire, on n’a pas envie de primes ou de subventions. Nous avons le coût du Smic, le plus élevé d’Europe. Quand vous payez 1137 € quelqu’un, ça coûte 1437 € net à l’entreprise. Il faudrait plutôt supprimer pendant quelques années ces 300 € supplémentaires ». Si rien ne semble pourtant aller dans ce sens, une autre proposition du patronat pour conter le chômage pourrait cependant être prochainement mise sur le devant de la scène par le gouvernement Hollande : la révision à la baisse de l’indemnité chômage. Un thème notamment abordé par le ministre des Relations avec le parlement, Jean-Marie Le Guen qui a dernièrement parlé d'une nécessité de se montrer courageux face à cette question. L’actuelle convention d’assurance chômage qui fixe les règles d’indemnisation arrivant à échéance le 30 juin prochain, les partenaires sociaux entameront fin janvier, début février les négociations de la future convention…
Gérald Dudouet