Selon l’Insee, les femmes touchent 18,6 % de moins que les hommes en équivalent temps plein. La discrimination pure serait d’environ 10 % d’après le ministère du Travail. Comment expliquer un tel décalage, qui ne diminue que lentement au fil des années ?
En 2017, l’écart entre le salaire moyen d’un cadre homme et celui d’une femme était de 21%. En 2018, celui-ci a baissé pour atteindre 18%, mais nous ne pouvons toujours pas parler d’égalité entre les sexes pour autant.
Le saviez vous ? Le salaire mensuel net moyen des hommes (en équivalent temps plein) est de 2 410 euros en 2014, tandis que celui des femmes de 1 962 euros. Soit 448 euros de différence de salaire. Les hommes perçoivent alors un salaire supérieur de 22,8 % à celui des femmes.
Selon les dernières données disponibles de l’Insee, le salaire minimum des 10 % des femmes les mieux rémunérées est inférieur de 22 % à celui des hommes. En conclusion, les femmes gagnent un salaire inférieur de 14 %, ce qui représente une marge de 263 euros par mois avec leurs collègues masculins.
Qu’en est-il de la rémunération dans la fonction RH ? Les résultats de l’enquête myRHline sont disponibles dans l’article salaire RH.
Les facteurs explicatifs
Les chiffres proviennent d’une étude publiée par le ministère du Travail
Le facteur explicatif de ces inégalités de salaires provient des différences de temps de travail. Les femmes sont quatre fois plus en temps partiel que les hommes, leur revenu est donc logiquement inférieur à celui des hommes. De plus, les hommes effectuent plus souvent d’heures supplémentaires que les femmes. Et pourtant, même en ne comparant que les salaires à temps complet, les femmes perçoivent encore 16,3 % de moins. L’inégalité des salaires entre les sexes est d’ailleurs la plus forte chez les cadres. Les femmes cadres gagnent 20 % de moins que les hommes parmi les salaires les plus élevés.
Si l’on tient compte de tout, des types de contrats, du temps de travail, des différences de tranches d’âge, du secteur d’activité ou encore de la taille d’entreprise, il nous reste environ 10,5 % d’écart de salaire qui demeure inexpliqué selon le ministère du Travail. Nous pouvons parler de discrimination pure pratiquée par les employeurs vis à vis des femmes. En revanche, d’autres facteurs peuvent être pris en compte et justifier partiellement ce phénomène, à l’instar des interruptions de carrière, de la situation familiale, ou du diplôme possédé.
Lysa ACHACHA