Vous remettez toujours au lendemain ce qui pourrait être fait dans la minute ou dans la journée ? Vous attendez le dernier moment pour mener à bien un dossier ? Alors comme 95% des gens vous procrastinatez. Une étude américaine estime que les salariés procrastinent 2 heures par jour au bureau. Soit un quart de leur temps de travail. Les conseils d’une spécialiste pour arrêter de tout reporter au lendemain… notamment au boulot.
Pourquoi procrastine-t-on ? Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. « D’abord la peur d’échouer mais aussi la peur de réussir. Ou encore la recherche de perfection à outrance. L’impulsivité, c’est-à-dire privilégier l’intérêt direct à l’intérêt sur le long terme plaide aussi en faveur de la procrastination », explique Monique Richter, auteur de « Aujourd’hui (et non demain), j’arrête de procrastiner » First, 2015). Bilan, au lieu de se lancer dans une tâche, on attend, on la reporte à plus tard. Quitte à crouler sous le boulot et au risque de flirter avec le burn out.
- « Timer » les tâches : souvent, on hésite à se lancer car on n’a aucune idée du temps nécessaire à l’accomplissement d’une tâche. « Donc, commencez par estimer le temps indispensable à la réalisation d’une mission et multipliez-le par deux. Vous serez ainsi plus proche de la réalité et pas dans l’urgence. S’il vous reste du temps, vous pourrez entamer autre chose. Un cercle vertueux en somme », conseille cette coach et consultante en communication inter et intra personnelle.
- Lister les missions : écrivez au kilomètre tout ce que vous avez à faire sur des « to do list » à la journée, à la semaine et au mois. Puis, priorisez ce qui est urgent, ce qui est important et ce qui relève des affaires courantes. Vous aurez ainsi une vision claire de ce qui vous attend.
- Découper en micros objectifs : souvent devant l’immensité d’un projet, on ne sait pas par quel bout le prendre. Du coup, on ne fait rien. Pour éviter ce « mur » de boulot, découpez le projet en micros tâches précises à réaliser dans un temps donné. En dépit de ce morcellement vous avez encore du mal à vous y mettre ? Pas de panique, forcez-vous à essayer au moins 5 minutes. « Une fois dans l’action, il est fort à parier que vous allez mener à bien ce mini projet », constate Monique Richter.
- Célébrer son progrès : « à chaque micro objectif atteint, pensez à s’auto féliciter et à s’auto récompenser, par exemple en s’offrant un resto. Il s’agit de « s’entendre dire » « j’ai pu le faire et j’ai bien fait de le faire », recommande Monique Richter.
- Adopter une bonne hygiène de vie : « la fatigue favorise la procrastination. Surveiller son sommeil, son alimentation et faire régulièrement de l’exercice physique permet d’entretenir une bonne condition propice à une meilleure concentration », ajoute-t-elle.
- Fonctionner sur des plages horaires courtes : au bout de 20 minutes, on est en général plus vite distrait et moins efficace, donc plutôt que de s’entêter et au final, de procrastiner, mieux vaut faire une micro pause en buvant un coup, en s’étirant, etc pour mieux repartir sur une nouvelle session de travail… à fond.
- Avoir un environnement de travail serein : les mails, un coup de fil, les SMS, les messages sur les réseaux sociaux… pour les procrastinateurs, tout est bon pour délaisser le boulot en cours. Pour ne pas céder à la tentation, mettez votre téléphone sur silencieux (ou rangez-le), fermez votre messagerie et toutes les autres fenêtres susceptibles de vous distraire.
- Se connaître : si vous êtes plutôt du matin, planifiez les tâches les plus ardues à ce moment. Idem, si vous vous sentez plus efficace le soir. « Il faut s’autoriser à s’écouter et ne pas être dans la culpabilité qui peut s’avérer écrasante», conclut l’auteur de Monique Richter.
Sylvie Laidet