Toi non plus tu n’en peux plus de ces « experts RH » qui trustent les congrès et les discussions en ligne ? La suite va te plaire…
Il est temps de mettre le sujet sur la table : la sphère RH mérite mieux que les « savants » qui se croient détenteurs des bonnes pratiques.
Ce que Steve Jobs pensait des experts…
« We don’t hire consultants. The only consultants I’ve ever hired in my 10 years is one firm to analyze Gateway’s retail strategy so I would not make some of the same mistakes they made [when launching Apple’s retail stores].» Steve JOBS
Traduction rapide : On ne recrute pas de consultants. La seule fois où c’est arrivé, c’était pour apprendre de leurs erreurs et ne pas les reproduire.
Experts ou guignols ? Comment les distinguer…
Une personne qui se définit comme « experte » a de forte probabilité – en réalité – de cacher un guignol. Pourquoi ? Outre l’effet dunning-kruger que je ne définirais pas ici, l’expert fait valoir une expérience périmée. Personne ne veut plus le recruter, donc il trimballe son passé en le vendant comme activité de conseil. Triste histoire.
Au 20è siècle, l’expert était celui qui avait cumulé assez d’expérience pour la partager aux autres. En 2017, un jeune arriviste de 20 ans a accès à des ressources en lignes bien plus consistantes que « 20 années passées dans divers postes stratégiques d’organisations internationales ».
Conclusion : Un expert vaut – au mieux – un bon moteur de recherche.
L’expert est sceptique, dans le mauvais sens du terme
S’il y a deux types de personnes sur Terre, ceux qui détruisent et ceux qui construisent, l’expert fait sans nul doute partie de la première catégorie.
Il ne crée rien. Donc pour exister il critique ce que font les autres. L’expert est donc sceptique de nature. On le reconnaît d’ailleurs à ce trait de caractère.
« -…mais regardez les chiffres !
-Oh vous savez, moi les chiffres je ne m’y fis pas, on leur fait dire ce qu’on veut… ».
Tu es surtout dérangé qu’on t’oppose des faits qui ne vont pas dans ton sens. Alors tu les balayes du revers de la main.
Les experts, meilleure option pour la médiocrité
Je m’éloigne des RH un instant, mais le parallèle vaut la peine. Dans un article paru dans la Harvard Business Review, Jérôme Barthelemy fait part des conclusions de son étude de 311 vignobles bordelais sur une période de 10 ans. Solliciter des consultants pour améliorer la qualité de son vin est très courant dans cette industrie, 2/3 des vignerons le font. Il a étudié si faire appel à ces experts est payant.
Résultats ?
- Les meilleurs producteurs de vin n’ont jamais fait appel à des consultants.
- Les pires producteurs de vin n’ont jamais fait appel à des consultants.
- Les producteurs qui font appel à des consultants se retrouvent avec des qualités de vin moyennes.
Conclusion : quand on est mauvais, le travail d’un consultant permet de s’améliorer pour devenir moyen. Mais il ne permet pas d’être bon.
Dans les RH, l’exemple de la génération Y
Un des exemples les plus pathétiques de l’intervention des Experts RH concerne la thématique de la « génération Y». Et ils prennent plaisir à se gaver en formation sur le sujet.
Les experts définissent la génération Y comme « ultra-connectées », « égoïste », recherchant un équilibre vie pro/perso, nia nia nia… ils leur attribuent un tas de caractéristiques plus ridicules les unes que les autres. Pendant ce temps, la science étudie le sujet, et constate que ces caractéristiques sont infondées.
On pourrait dire : « Qu’ils parlent, ce n’est pas important… ». En réalité, c’est désastreux. Vous les voyez défiler en ce moment sur Linkedin, ces petits guides mémo pour savoir comment agir en fonction des générations ?
ConclusionIl y a tellement à faire dans les RH, qu’il est temps de se passer des experts en tout genre. Ils monopolisent l’espace pour déblatérer des inepties. Arrêtons-ça. Réagissez aux propos non fondés en leur envoyant cet article.
Jérôme Desrache