Un entretien avec Laurence Bricteux, directrice marketing de Monster France. Le marché du recrutement en ligne assiste à une embellie. Une vingtaine d’entreprises se sont inscrites au salon de recrutement en ligne du site emploi pour proposer des postes divers et variés.
Quelles nouvelles armes avez-vous mises en place pour pallier les effets néfastes de la crise ?
Nous avons souffert de la crise comme tout le monde et subit une diminution des offres. Nous assistons à une très forte mutation du monde du travail. Monster a ces dernières années développé plusieurs outils afin de faciliter la rencontre entre les salariés et les employeurs. Nous avons affûté les moteurs de recherche pour faciliter le recrutement des candidats. De nombreux projets développés aux Etats-Unis arriveront en France fin 2010, notamment le « Power Resume Search », un moteur de recherche puissant qui recherche les compétences dans la base des CV à partir de mots clés. L’étude sémantique permet d’extraire exactement la demande formulée.
Quels secteurs apparaissent-ils à nouveau porteurs ?
Au niveau des offres d’emploi, nous avons assisté à une embellie au dernier trimestre 2009. Les temps s’améliorent même si le Monster Index de l’Emploi en France a accusé au mois de janvier une baisse de neuf points (-8%). Cette baisse s’explique essentiellement par un relâchement saisonnier habituel de l’activité du recrutement. Toutefois, l’évolution de l’Index sur la période des douze derniers mois indique une dynamique de croissance continue, et notamment en Ile-de-France. On peut dire qu’on assiste à un léger début de reprise de l’activité du recrutement en ligne. Au global, l’Index ne recule que de 1 % sur les douze derniers mois. Le mois de février s’annonce donc meilleur. Les secteurs qui ont recruté les 12 derniers mois sont les secteurs de la santé, des services juridiques et de l’éducation. Les commerciaux sont toujours recherchés. En ce qui concerne le secteur du développement durable des postes sont à pourvoir et il y a un manque de profils adaptés. On constate que depuis la crise, les demandes se font de plus en plus sur des postes spécialisés, à forte valeur ajoutée.
Nous ressentons des besoins en matière de formation et nous avons développé une offre commerciale qui permet de perfectionner les candidats. Nous jouons le rôle d’un département RH dématérialisé pour proposer des profils en adéquation avec l’offre.
Quelles sont vos perspectives pour l’année 2010 ?
Il est très difficile d’en avoir. Les entreprises restent très prudentes. Elles louent des bases ou postent des offres uniquement lorsqu’elles sont certaines de vouloir recruter. Nous assistons à une embellie mais on est encore loin de la situation de 2008. On peut dire que l’Ile-de-France et la région PACA se portent bien. Dans le peloton de tête il y a toujours les secteurs de la banque, assurance, finance, comptabilité et de l’audit. L’armée et les collectivités locales recrutent également. Nous assistons également à de fortes demandes pour les métiers de l’artisanat.
Nous avons décidé d’organiser à nouveau notre salon de recrutement virtuel, nos eDays, du 15 au 24 mars. Lancé en octobre 2008, il avait été arrêté en 2009 à cause de la crise. Nous venons de clôturer les inscriptions et nous aurons une vingtaine d’entreprises présentes dont EDF, Google, Conforama, Michael Page, TNT, Quick, Axa, Altran, ou encore Bull. Elles proposeront des postes variés, de commerciaux, chefs de projet, managers d’équipe, équipiers, comptables, ingénieurs, responsables de magasins,… et aussi bien expérimentés que débutants. Nous estimons à un millier de postes à pourvoir par ces entreprises présentes suite à ce salon. C’est un bel encouragement.
Propos recueillis par Christel Lambolez