Dans quelques jours, c’est le coup d’envoi de la Coupe du Monde de football au Brésil. Même si le décalage horaire ne favorise pas la retransmission des matches dans les entreprises, il est fort à parier que le foot sera le sujet de discussion numéro 1 à la machine à café. Plus largement, le sport en entreprise progresse de plus en plus. Est-ce un facteur de compétitivité ?
A vos calendriers ! Le 18 septembre prochain se déroulera la journée du sport dans l’entreprise. Rien à voir avec une célébration farfelue. Au contraire. Selon le célèbre adage, « le sport, c’est la santé », il semblerait que le sport en entreprise participe également à la bonne santé sociale et donc économique des entreprises. En effet, comme le souligne une note du conseil d’analyse stratégique (2012), « des travaux récents ont montré les effets positifs, sur la santé des salariés, d’une pratique sportive régulière dans le cadre professionnel : diminution de l’absentéisme, augmentation de la capacité de travail, meilleur bien-être ».
Des résultats importants dans un contexte d’allongement de la carrière professionnelle. Certaines boîtes comme Microsoft mettent des salles de gym à la disposition de leurs salariés. D’autres comme Continental organise carrément une coupe du monde de foot. Depuis 2006 et tous les 4 ans, ce partenaire officiel de la Fifa organise un tournoi interne ouvert à tous ses employés dans le monde. Cette année, 130 sites, répartis sur une trentaine de pays, ont participé aux qualifications. 9 équipes françaises ont porté les couleurs de la France.
C’est finalement le team de Sarreguemines qui disputera les prochains quarts de finale en espérant aller jusqu’en finale en septembre prochain à Francfort (Allemagne). « « La mobilisation est forte car c’est l’occasion de partager la passion du ballon rond et d’échanger tout niveau hiérarchique confondus », note Gaëlle Védrines, attachée de presse pour la France. Safran mise pour sa part sur son engagement historique dans l’univers de la voile.
Porté par une association de salariés bénévoles, le Challenge voile Safran. Cette manifestation corporate est ouverte à tous les salariés du groupe quel que soit leur niveau en voile. Mi-course, mi rallye, cette rencontre est placée sous le signe de la bonne humeur et du partage d’une passion commune : la voile. « Nous les aidons au niveau logistique par exemple car nous trouvons que cette initiative véhiculent parfaitement les valeurs du groupe que sont la performance, l’esprit d’équipe, l’amélioration continue, l’innovation et le dépassement de soi », détaille Christine Orfila, directrice de la marque et de l’image de Safran.
Chez Hub One, le sport fait aussi partie du projet d’entreprise, au point d’avoir pris la parole sur le sujet lors d’un rendez-vous organisé par l’association Entreprise & Convivialité. Cette filiale d’Aéroports de Paris engage régulièrement ses salariés dans des courses à pied, des trails, voire des ascensions de sommets… Pas de problème de participation. Au contraire. Pour l’ascension du Mont Blanc, 50 personnes étaient candidates. Les 20 partants ont en fait dû mener campagne (flyer, slogan…) pour remporter le vote d’un maximum de salariés. « Ils sont allés s’entraîner durant la pause déjeuner. Ils se sont retrouvés au parcours de bosses à Fontainebleau. Ils ont organisés 2 ou 3 week-ends de préparation. Dans l’équipe, il y avait des sportifs mais pas seulement.
Cela a créé une bonne ambiance et une certaine émulation en interne. Les salariés dont la moyenne d’âge est de 35 ans, sont friands de ce type d’évènements où le dépassement de soi est au rendez-vous », argumente Patricia Lorreyte, directrice des ressources humaines et RSE.
Malgré, toutes ces belles initiatives, seuls 13 % des Français qui pratiquent un sport le font sur leur lieu de travail. Alors pour développer la pratique du sport en entreprise, le Comité national olympique du sport français (CNOSF) met les bouchées doubles grâce à son opération « Sentez-vous sport ». L’idée ? « Encourager et inciter les chefs d’entreprise à miser sur le sport pour accroître la performance sociale et économique de leur société », argumente Denis Masseglia, président du CNOSF. « Personne ne trouve à redire sur les pauses cigarette. Alors pourquoi ne pas instaurer des pauses sportives dans les entreprises.
Cela doperait la productivité et réduirait certainement l’absentéisme car c’est prouvé, le sport c’est bon pour la santé », ajoute-t-il. En adoptant (et en achetant) la charte « Sentez-vous sport », les entreprises entreront au sein d’un club leur permettant de bénéficier d’une signalétique dédiée, de conseils, de bonnes pratiques, d’une application pour trouver des coaches sportifs par exemple… « Je vais faire du lobbying afin que la pratique sportive soit prise en considération dans les indicateurs RSE au même titre que la parité, l’emploi des personnes handicapées… », révèle-t-il. En attendant la publication d’une éventuelle norme « entreprise sportive », le président du CNOSF va évidemment encourager les bleus de l’équipe de l’équipe de France de foot.
Sylvie Laidet