Avec quatorze jours d’absence par salarié et par an, le taux d’absentéisme en entreprise est les plus bas enregistré depuis cinq ans. Des chiffres révélés par le baromètre de l’absentéisme d’Alma Consulting group, courant septembre, qui démontre l’impact de la crise économique sur les salariés, et leur nécessité d’assurer leur fonction.
« Parmi les indicateurs du coût du travail, l’absentéisme est de plus en plus observé et suivi. Il est considéré comme un indicateur du climat social et un sujet déterminant dans l’évaluation de la bonne santé d’une organisation », indique Vincent Taupin, Président d’Alma Consulting Group. Si en 2010, son taux était de 4 % (14,5 jours par an et par salarié), il enregistre avec 3,84 % en 2011 (14 jours par an et par salarié) son taux le plus bas depuis 2007. « La principale raison de la baisse de l’absentéisme tient à la crise. Il faut cependant nuancer, en analysant les facteurs comme les secteurs d’activité, l’organisation du travail ou la taille de l’entreprise qui constituent des critères d’évaluation importants pour l’analyse du phénomène », prévient Olivier Gignoux, directeur du pôle social d’Alma Consulting Group.
Effectivement, selon le secteur et le type de structure, le baromètre enregistre de fortes disparités. Parmi les secteurs qui obtiennent les taux les plus bas d’absentéisme se trouvent le BTP (2,97 %), l’industrie (3,58%) et les services (3,32 %), les deux premiers étant pourtant fortement exposés aux accidents du travail. A contrario, les mauvais élèves appartiennent au secteur de la santé (6,61 %, soit 24 jours) et des transports (5,13% soit 18,7 jours). La taille de l’entreprise influe également sur le taux d’absentéisme. Aussi, tous secteurs confondus, la situation se révèle meilleure dans les grands groupes (3,7%) que dans les PME (4,32 %). Du côté du statut, les cadres obtiennent la palme de l’assiduité (1,53 % soit 5,6 jours), les ouvriers enregistrent pour leur part un taux d’absentéisme de 4,84 % (17,7 jours).
60 % des DRH affirment avoir mis en place un projet global sur l’absentéisme
Pour expliquer l’absentéisme au sein de leurs organisations, les DRH interrogés ont principalement évoqué des facteurs personnels (51%), l’usure physique et la démotivation des collaborateurs (42 %). Peu de facteurs propres à la structure sont mis en avant spontanément. En effet la mise en cause des éléments de management n’arrive qu’en 7ème position. Cependant, 60 % des répondants affirment avoir mis en place un projet global sur l’absentéisme qui a eu un impact pour 70 % d’entre eux. Parmi les actions initiées par les DRH, la prévention des accidents du travail (65 %), les contre-visites médicales (64 %), l’amélioration des conditions de travail (58%), l’aménagement des postes de travail (57%).
« Dans toutes les démarches de prévention de l’absentéisme, il s’agit de bien identifier la forme et les causes des absences afin de construire des plans d’actions globaux qui intègrent la qualité de vie au travail et le développement des compétences. Il n’y a pas de fatalité, c’est grâce à cette approche systématique des indicateurs sociaux que l’efficacité de l’action se confirme », indique Olivier Gignoux. D’un point de vue économique, pour la première fois cette année, Alma a mesuré les coûts directs liés à l’absentéisme, composés du paiement des jours de carence, du complément employeur et de la prévoyance. A titre d’exemple, pour une structure de 320 salariés dans la moyenne des absences en France, l'absentéisme coûte entre 39 008 € et 550 988 € par an. Le secteur d’activité a également un fort impact sur ce coût : l’absentéisme est en moyenne plus cher dans les entreprises des secteurs de la santé et du commerce que dans celles du transport.
Gérald Dudouet